Théâtrez-moi
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07.04 > 09.04.2023

Maison Poème

Bruxelles


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Focus sur le travail du sexe | Paying for it

Focus sur le travail du sexe: représentations du spectacle Paying for it, scène ouverte/lecture autour des Mots de travailleur·se·s du sexe et bords de scène thématiques avec associations, T.D.S. et chercheuses.

Paying for it

… c’est « payer pour baiser » mais c’est aussi en payer le prix moral, économique et social. C’est payer le prix fort de cette pratique vue comme coupable.

Le collectif La Brute poursuit ses recherches au cœur des lieux de l’humanité que la société préfère ne pas questionner. Fruit d’un travail d’investigation de terrain et d’écriture de plateau mené avec sept lauréats de l’ESACT, le spectacle aborde différentes réalités de la prostitution (ou plutôt deS prostitutionS).

Après de multiples rencontres auprès de travailleur·se·s du sexe, de policiers de la brigade des mœurs, de clients, d’associations de défense des travailleur·se·s du sexe et d’une de leur porte-parole, Sonia Verstappen, qui accompagne le projet depuis ses débuts, les actrices et acteurs de ce spectacle incarnent la parole de ces femmes que la société veut rarement entendre. Les travailleur·se·s du sexe sont ici sur scène et nous parlent de leur métier, de leur vie, d’elles, de nous.

Elles témoignent de la précarité dans laquelle certaines sont maintenues, des discriminations et des stigmates qu’elles subissent en tant que femmes, en tant que putes, en tant qu’étrangères. Elles, qui connaissent les hontes et les secrets de beaucoup d’hommes. Qui écoutent, accueillent et soignent les corps.

Elles parlent de leurs conditions de travail dans une société qui refuse de leur reconnaître des droits. Des pratiques qui se diversifient. Elles rappellent, aujourd’hui encore, que vouloir abolir la prostitution ne mène qu’à aggraver les conditions dans lesquelles elle s’exerce et à augmenter les violences qui leur sont faites. Elles convoquent l’histoire de nombreuses femmes qui, depuis des siècles, se sont un jour prostituées pour survivre ou pour s’émanciper. De femmes – courtisanes, blanchisseuses, gantières, danseuses, strip-teaseuses, putes, etc. – qui, hier comme aujourd’hui, ont été punies pour avoir transgressé l’ordre patriarcal, pour avoir gagné de l’indépendance. Car le stigmate de putain frappe toutes les femmes, comme un coup de fouet, il est un châtiment, il menace, il contrôle. La lutte pour les droits de toutes les femmes ne commence-t-elle pas par la lutte avec les putes et pour les droits des putes? Le spectacle espère réveiller des alliances en donnant la parole à ces femmes qui réclament qu’on cessent de les traiter comme des victimes ou des criminelles pour enfin les entendre et les regarder comme des personnes.

Depuis la liberté qu’elles incarnent et que la société ne cesse de vouloir contrôler, les putes nous interpellent: qu’est-ce que le sexe? Quelle place lui donne-t-on dans nos vies? Dans nos sociétés? Que protège-t-on en refusant que ce soit un travail? N’est-il légitime que dans le couple? Que par amour? Si on ne le reconnaît pas comme un service, alors le sexe c’est quoi?