Les garçons et Guillaume, à table!

Coming out inversé, irrésistiblement drôle et bouleversant.
Le premier souvenir de ma mère, c’est quand j’avais 4 ou 5 ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant: «Les garçons et Guillaume, à table!» et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant: «Je t’embrasse ma chérie». Entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.

Encore jeune garçon, Guillaume pense qu’il est une fille. Du moins se comporte-t-il comme tel, ce qui n’est pas pour déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d’entretenir la confusion… Au fil d’un texte touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d’un garçon perdu, sujet d’une confusion sexuelle troublante. Confronté à un entourage peu compréhensif, il s’interroge sur sa propre identité, construite à travers les « normes » sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s’amuse de cette « fragilité » et rend hommage à la féminité. Sans en avoir l’air, et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu’il ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur, dans une société qu’il rêve inclusive.

“Important de bousculer les pensées”
Pour plaire à sa mère, Guillaume se comporte comme une fille. C’est le début du questionnement et d’une quête d’identité. Il n’est pas une fille mais est il alors homosexuel comme le pense tout son entourage ?
« On doit sembler être pour être accepté et pour ne pas être soi », analyse l’artiste. « On fait de plus en plus de cases pour que chacun puisse être ce qu’il veut. On est en train de créer tellement de cases qu’à un moment, il va falloir tout balayer. C’est important de bousculer les pensées et juste pouvoir dire ‘Bonjour, je suis un être humain.»

De Guillaume Gallienne
Mise en scène: Patrice Mincke
Avec: Jean-François Breuer